Alicja Halicka (1894 Cracovie - 1975 Paris), Toits parisiens

huile, toile, 33 × 41 cm

"Je m'intéresse énormément à l'architecture, aux questions de perspective et aux solutions spatiales. Il n'est pas surprenant que j'aie vécu et travaillé avec les cubistes pendant tant d'années. Néanmoins, ma peinture n'appartient à aucune école. Je ne suis ni cubiste, ni naturaliste, ni impressionniste, ni surréaliste. Je veux simplement exprimer la poésie et je veux qu'elle naisse non pas de la littérature, non pas du sujet, mais du contenu plastique de la peinture". (H. Kowzan, Une histoire de couleurs, "Monde" 1956 n° 41, p. 1).
"A partir des années 1930 et pratiquement jusqu'à la fin de sa carrière, la peinture de Halicka sera basée sur la ligne, sur le dessin, avec lesquels elle crée son monde - irréel, féerique, bien qu'il soit basé sur des motifs reconnaissables. C'est un monde de poésie projeté sur le papier et la toile". (K. Zagrodzki, "Alicja Halicka", Masters of E'cole de Paris series, Varsovie 2011, p. 33.)
Le paysage, en particulier les vues urbaines, commence à dominer l'œuvre de l'artiste à partir des années 1930. D'une certaine manière, la peintre a été contrainte par son mari, Louis Marcoussis - également cubiste - d'abandonner les compositions cubistes, par ailleurs couronnées de succès et bien accueillies par la critique, et de trouver une nouvelle voie d'expression artistique. Les premiers "paysages" apparaissent dans une série de gouaches que Halicka rapporte de son voyage à Kazimierz entre 1919 et 1921, mais ils servent d'arrière-plan aux représentations. Dans les années 1930, elle s'intéresse à l'architecture et aux rues de Paris. Dès lors, les paysages urbains quelque peu irréels, à l'atmosphère lyrique, seront la marque de fabrique de l'œuvre d'Halicka.